Login

Labels alimentaires Une nébuleuse à revoir, selon plusieurs associations

Label Rouge, AOP, Bleu-Blanc-Coeur, HVE... Face à une profusion de labels et démarches alimentaires, « une révision s'impose » pour éviter les « grands écarts entre les promesses et la réalité », estiment mardi Greenpeace France, WWF France et UFC-Que Choisir.

Vous devez vous inscrire pour consulter librement tous les articles.

Ces associations de défense des consommateurs et de l'environnement ont épluché les cahiers des charges de ces produits labellisés pour voir s'ils jouent bien « leur rôle de repères » pour le grand public, expliquent-ils dans un communiqué commun.

UFC-Que Choisir a analysé huit appellations d'origine protégée (AOP) de fromages ainsi que quatre filières viande sous Label rouge. Résultat, selon l'association : les productions d'entrée de gamme de Saint-Nectaire, Cantal et Munster « se révèlent très peu différentes de celles, industrielles, sans AOP ». Côté viande, le porc Label rouge ne répond qu'à « des exigences minimalistes », soutient UFC-Que Choisir.

Les organisations militent pour relever le niveau d'exigence. Elles visent particulièrement la Haute valeur environnementale (HVE) : surtout répandue en viticulture, cette certification créée par le ministère de l'agriculture est associée par ses détracteurs à un label de "greenwashing", ou de verdissement de façade. « Il y a une usurpation du terme "haute", c'est un leurre », affirme Alain Bazot, président de l'UFC-Que Choisir.

« Renforcer le soutien à l'agriculture biologique »

Il faut « suspendre le soutien public à la certification HVE tant que le cahier des charges n'a pas été révisé » et « renforcer le soutien à l'agriculture biologique, qui lui a fait ses preuves contrairement à la HVE », soutiennent les associations. Les exploitations HVE pourront prétendre aux mêmes primes que l'agriculture biologique dans le cadre de la future politique agricole commune (Pac). Une révision du référentiel de la HVE a été promise par le gouvernement.

Autre cheval de bataille, les trois acteurs souhaitent faire « réviser les démarches identifiées comme "durables" dans la loi Egalim », votée en 2018, pour que soient pris en compte les critères socio-économiques et environnementaux (conditions de travail, impacts sur le climat, biodiversité...).

La loi Egalim impose à la restauration collective - qui fournit 3,7 milliards de repas par an aux cantines scolaires, crèches, hôpitaux, Ehpad, entreprises - de servir dès l'an prochain 50 % de produits « de qualité et durables », dont au moins 20 % de bio (ou en conversion). Les denrées biologiques représentaient 5,6 % des achats des cantines en valeur en 2019.

A découvrir également

Voir la version complète
Gérer mon consentement